LIBRARY OF

1885- 1056

X

^A

DICTIONNAIRE

UNIVERSEL

DHISTOIRE NATURELLE.

ÏO^IE PREMIER.

LISTE DES AUTEURS PAR ORDRE DE MATIÈRES

Zoologie eénérsile, Anatoniie, Pliysiologie, Tératolosie et Anthropologie.

MM.

CASIMIR BKOLSSAIS, -jff, D.-M., professeur à l'bO- pital militaire (lu Val-de-Grâce.

DUl'ONCHELfils,^, niéd. de l'Ecole poljtedii.iq.

WJVERNOY, îft!. D.-M., membre de l'iuslilul, pro- fesseur au Collège de Fraii<-H , etc.

MILNE EDWARDS, *, D.-M., membre de l'Inst.

FI.OUUENS , C. iJt , D.-M. . secrétaire-perpétuel de l'Académie des sciences, membre de l'Académie fr«nraise , etc.

MM.

ISIDORE GEOFFROY S.-IIII.AIRE , O.ift. DM, membre de l'Institut , iiisp. gém-r de l'Université, professeur-administrateur au Muséum dbisloire naturelle , etc.

DE UCMJiOLDT (le baron Alejandre), C.^, mem- bre de riiislilut de France, de l'Académie ro\alr de Iterlin , etc.

MARTIN SAINT ANGE, O. iftS, D.-M. , membre de plusieurs sociétés savantes.

JVIaiiiiiiifères et Oiseaux.

ISIDORE GEOFFROY S. HILAIRE, O.*. D. M.,

membre de l'Institut., etc.

HAUDEMENT, professeur à l'Institut national agro- nomique, membre de la Société pliilomatique, etc.

GERBE, aide-naturaliste au Collège de France.

DE LAFRESNAYE, membre de plusieurs soc. sa». LAURILLARD, jj^, metubre de plusieurs société.-

DEQUATREFAGES, Jftî, docteur en méde« ROC LIN, ^, membre de la Société pbilon

Reptiles et Poissons.

«IBRON, #, professeur d'bistoire naturelle. [ VALENCIEXNES , ij^, membre de l'Institut, profes

I seur-administrateur au Muséum d'bistoircnaluielle

mollusques.

DESHAYES ,#, n.embre de plusieurs soci( YALENCIENNES, ^, uembre de l'Instilu

ALCIDE D0K1JIG.\Y,0. *, philomatique, etc.

Articulés.

(Insectes, Myriapodes, Arachnides, Crustacés, Cirrhopodes, Annélides, Helmintbiiles, Syslolide.)

DUJARDIN , ijÇ; , professeur d'histoire naturelle. DUPONCHEL, iftf, membre de plusieurs sociétés sar. LUCAS, ^, membre de la Société entomolopique. GERVAIS, professeur d'iiistoii'e naturelle, membre

de la Société philomatique. MILNE EDWARDS, 0. ^, D. M., membre de

rinstilui, profess.-adminisl. au Muséum d'histoire

AODODIN, eftî, D.M., membre de l'Institut , profes- seur-administrat. au Muséum d'bistoire naturelle. BLANCHARD, membre de plusieurs sociétés sar. BOITARD . îft!, auteur de plus, ouvrages d'hist. nat. BRULLK , *, prof, à la Faculté des scienc. de Dijon. CIIEVROLAT , membre de plusieurs sociétés savant. DESMAREST, secrétaire de la Soc. entomolog. de

France.

Zoopli^tes ou Ka:^onnés.

(Ecbinodermes, Acalèphes, Foraminifùres, Polypes, Spongiaires et Infusoires.)

ALCIDE D'ORBIGNY.O. ift, membre de plusieurs Sociétés savantes.

DUJARDIN, Jfts. professeur d histoire naturelle, i MILNEEDWARDS.O.Jft.D. M. .mem.de l'Inst.. t

Botanique.

DE BREBISSON , membre de plusieurs

vantes. BRONGNIART, 0. iftt, D.-M., membre de llnstit.,

professeur-administrateur au Muséum d'histoire

naturelle, etc. DECAISNE, ^, membre de l'Institut. DUCHARTRE, membre de la Société philomati-

DEJUSSIED, 0.iRî,D.-M., membre de l'Instilut , profe.sseur au Muséum d'hisloire naturelle.

LEVEILLÉ, D.-M., memb. de la Société philomati.|.

MONTAGNE,*, D.-M., memb. de la Soc. pbil.,etc.

RICHARD, ifif, D.-M., membre de l'Institut, profe, seur à la Faculté de médecine.

SPACIl , aide-naturaliste au Muséum d'histoire na-

Géoloiele , Minéralogie.

CORDIER, C. iftf, memb.derinstit., prof.-adm. au Muséum d'hist. natur., insp. gén. des mines, etc.

DELAFOSSE, *, professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, etc.

DESNOYERS, jfti, bibliothécaire au Muséum d'his- toire naturelle, membre de- plusieurs sociétés sav.

ELIE DE BEAUMONT,0.jRS, membre de l'inst.tul prof, au Col. de France, insp. gén. des mines, etc.

CH. DORBIGNY, membre de plusieurs acade. mies et sociétés savantes, etc.

CONSTANT PREVOST, ^, profeoseur de géologie à la l'acuité des sciences , etc.

Cliiniie, Physique et Astronomie.

Acadéii

ARAGO, C. ijji, secrétaire perpétuel d

des sciences, etc. BECQUEREL , O. *, membre de l'Institut, profess.

admniistratenr au Muséum d'histoire naturelle, etc DUMAS, C.*, D.-M.,n.embrede l'InslituU

PELODZE, ^, membre de l'Institut, professeur ai chimie au Collège de France et à l'Ecole poly- technique, etc.

PELTIER, membre de plusieurs académie? et sa- cietés savantes.

RIVIERE, jj^, professeur de sciences physiques.

Imprimerie de L. Mabtikf.t, iuo Mignon, 2.

DICTIONNAIRE

UNIVERSEL

m\mm iturelle

RÉSUMANT ET COMPLÉTANT

Tous les faits présentés par les Encyclopédies, les anciens dictionnaires scientifiques , les Œuvres complètes de Buffon , et les meilleurs traités spéciaux sur les diverses branches des sciences naturelles ; Donnant la description des êtres et des divers phénomènes de la nature, rétymologie et la définition des noms scientifiques, et les principales applications des corps organiques et inorganiques à l'agriculture, à la médecine, aux arts industriels, etc. ;

PAR JHESSIEURS

ARAGO, AUDOIN, BAUDEMENT, BECQUEREL, BIBRON ,

BLANCHARD, BOITARD , DE BRÉBISSON , AD. BRONGNIART,

C. BROUSSAIS, BRDLLÉ, CHEVBOLAT, CORDIER, DECAISNE , DELAFOSSE ,

DESHAYES, DESMAREST, J. DESNOYERS, ALCIDE ET CHARLES d'ORBIGNY, DOYÈRE,

DUCBARTRE, DUJARDIN, DUMAS, DUPONCBEL, DUVERNOY, ÉLIEDE BEAUMONT,

FLOURENS, IS. GEOFFROY SAINT-HILAIRE , GERBE, GERVAIS, HOLLARD,

DE JUSSIED, DE LAFRESNAYE, LAURILLARD, LEMAIRE, LÉVEILLÉ,

LUCAS, MARTIN ST-ANGE , MILNE EDWARDS , MONTAGNE,

PELOUZE, PELTIER, C. PRÉVOST, DE QUATREFAGES,

A. RICHARD, RIVIÈRE, ROULIN, SPACH,

VALENCIENNES, ETC.

DIRIGÉ FAR M. CHARX.ES S'ORBIGNIT.

Et enrichi d'un magnifique Atlas de planches gravées sur acier.

»-o-o-o-o-c>-o-o<-o

TOME PREMIER.

PARIS,

CHEZ LES ÉDITEURS MM. RENARD , MARTINET ET Ce,

^ RIE ET HOTEL IBIGXON , 2 ( quartier de l'Écolf-de-M^decine ).

ET CHEZ

AAGLOIS ET LECLERCQ, 1

Rue de la Harpe, 81. |

âXimts maisons, cljsz £. M'u\]t\ien , h £t\fz\%.

1847.

VICTOR MASSOIN,

Place de i'École-de-Medeciiie, 17.

M^MSTE

DES ABRÉVIATIONS

EMPLOYEES DANS CET OUVRAGE.

( Les abréviations en petites capitales |)lacées au conimencement de chaque ailicli indiquent la grande classe à laquelle ils apiiartiernient.)

Acal. . Anal. . Ann. . Annél . Arach . Aslr. . Bol . . Bol. cr.

Bol. ph.

Bull . . Chim. . Cirrh. . Crusl. . Échin . Fig. . . Forami» Foss . . G ou g. Géol . . Helm. . Hisl. nal In fus. . Ins. . .

. Acalèphes. , Analomie.

Annales.

Annélides.

Arachnides.

Astronomie.

Botanique.

Botanique cryplogami- que.

Botanique phanéroga- niique.

Bulletin.

Chimie.

Cirrhopodes. . Crustacés.

Echinodermes

Figure.

Foraminifères

Fossile.

Genre.

Géologie.

Helminthides.

Histoire naturelle

Infusoires.

Insectes.

Mam. .

. Mammifères.

Mém. .

. Mémoire.

Méléor.

. Météorologie.

Min.. .

. Minéralogie.

Mail. .

. Mollusques.

Myriap.

. Myriapode.

Ois. . .

. Oiseaux.

Paléont.

. Paléontologie.

Ph. ou Pho

n. Phanérogame, ou pha

nérogamie.

Phys. . .

. Physique.

Physiol. .

. Physiologie.

PI

. Planche.

Poiss. . .

. Poissons.

Polyp. .

. Polypes, Polypiers

Bad. . . .

. Radiaires.

Bepl. . . .

. Reptiles.

Spong. . .

. Spongiaires.

Syslol. . .

. Systolides.

Syn.oiiSyn

on. Synonyme.

Téral. . .

. Tératologie.

V. ou Voy.

. Voyez.

Vulg.. .

. Vulgaire.

lool. . .

. Zoologie.

Zooph . .

. Zoophytes

AVERTISSEMENT.

Depuis un demi-siècle , les Sciences naturelles ayant fait des pro- grès immenses, leurs éléments, jusqu'alors dispersés, ont été groupés dans un ordre logique. On a établi des nomenclatures nouvelles , re- dressé d'anciennes erreurs; et, plus sûrs enfin de leur point de départ , les savants se sont élancés avec confiance vers de nouvelles découvertes , dont l'ensemble a finir par amener une véritable révolution scien- tifique.

Pour apprécier la valeur de cette révolution, dont les conséquences se font chaque jour sentir davantage , il suffit de comparer aux connais- sances modernes celles de la fin du siècle dernier. L'imperfection de l'analyse rendait alors toute synthèse impraticable. Privée des principes immuables qui pouvaient seuls assurer sa marche , l'étude errait à l'aventure , sans rien coordonner, jetant çà et là, en les isolant, des idées qui devaient former, de nos jours , les anneaux d'une même chaîne. Des faits mal interprétés étaient enregistrés sans ordre, et souvent à côlé des hypothèses les plus insoutenables. Les écrivains même les plus distingués n'étaient point à l'abri de ces erreurs; et , comme aucune loi n'était posée , si la science avait ses adeptes, elle comptait aussi beau- coup d'incrédules. Le scepticisme, en efl"et , ne s'était point arrêté à la subversion des idées morales et politiques ; il avait aussi envahi les scien- ces. Toutes les vérités reconnues étaient remises en question. Que l'on me fasse un grain de blé , s'écriait Voltaire , et je croirai à la chimie ! Buffon, à la même époque, dictait des écrits éblouissants des pompes du style, et qui , déjà souvent critiqués pour le fond, ne doivent plus guère qu'à leur mérite littéraire le rang qu'ils conservent encore dans l'estime publique.

Cependant (quelque incompréhensible que cela puisse paraître dans

II AVERTISSEMENT.

l'état acliiel des sciences), beaucoup d'hommes, désireux d'acquérir des connaissances scientifiques , en sont encore à les puiser dans les œu- vres des naturalistes de cette époque. Ce seul fait incontestable suffirait pour prouver l'urgence d'une publication résumant les connaissances acquises jusqu'à ce jour sur les Sciences naturelles. Jamais la tendance des esprits vers l'étude sérieuse de la nature n'a démontré plus évi- demment l'opportunité d'un semblable travail. Partout, une réaction se manifeste en faveur de la Science. Génie multiple et puissant, elle vient sourire à tous, se mettre à la portée de tous , dispenser à tous les innombrables trésors dont elle fut si longtemps la gardienne avare et jalouse. Jamais l'Histoire naturelle ne fut aussi florissante ; jamais elle n'ofl'rit à l'observateur d'aussi nombreux , d'aussi intéressants résultats.

Cet ouvrage ne pouvait donc paraître sous des auspices plus favora- bles ; car indépendamment de son mérite intrinsèque, qu'il ne nous appartient pas d'apprécier, nous pouvons affirmer qu'il aura du moins mérite assez rare et non moins précieux deVà-propos.

Pour être d'un usage facile aux érudils, comme aux simples amis de la Science , ce vaste panorama des Sciences naturelles devait être à la fois court et complet. Nos lecteurs comprendront sans peine les dif- ficultés que présentait , dans la rédaction d'un Dictionnaire de ce genre, la solution de ce double problème ; et pour les leur faire mieux sentir, ils nous permettront de leur soumettre la méthode que nous avons suivie.

Comme nous voulions créer un ouvrage vraiment utile , nous nous sommes efforcés de le rendre aussi exact que possible ; à cet effet nous avons réclamé le concours des premières notabilités scientifiques. Chaque article sera traité d'une manière neuve et pris au point de vue le plus élevé. Nous sommes à cet égard dispensés de toute explication : la pureté des doctrines , la justesse des aperçus , pour le fond ; la préci- sion , la lucidité du style , pour la forme, y sont assez garantis par les noms des savants qui doivent signer les diverses parties de cet ouvrage.

Un simple coup d'œil , jeté sur quelques articles pris isolément, con- vaincra bientôt le lecteur que , grâce à la précision des termes, à l'ex- clusion rigoureuse de toute supprfluilé, à la combinaison réfléchie des

AVERTISSEMENT. n\

moyens typographiques , nous sommes parvenus, sans nuire à la clarté des sujets traités , à dire beaucoup en peu de mots , à faire entrer en une colonne ce qui eût ailleurs exigé plusieurs pages.

Une innovation importante , et dont nous espérons qu'on nous saura gré, a été de donner, autant que possible, l'étymologie de tous les noms de genres , ainsi que celle des principaux termes scientifiques, qu'on chercherait en vain dans les précédents Dictionnaires.

Notre travail à cet égard a été parfois pénible, en raison même des erreurs commises dans la combinaison de ces mots. Nous n'avons néan- moins négligé, parmi les étymologies , que celles dont les lois de l'ana- logie ne nous ont pas permis de constater directement l'origine , et qu'il ne faut chercher souvent que dans l'imagination bizarre de leurs auteurs.

Les soins apportés à l'exécution des planches de notre Atlas le met- tront de beaucoup au-dessus de tous ceux qui ont été publiés dans le même genre. Plusieurs de nos savants collaborateurs ont bien voulu se charger d'en exécuter diverses parties : ainsi M. Decaisne dessinera la plus grande partie des planches de botanique relatives aux familles dont il donnera les caractères avec la précision et l'exactitude consciencieuse qui distinguent ses observations; M. A. Richard fera tous les dessins de l'anatomie et de la physiologie végétales , et les traitera avec sa su- périorité accoutumée ; enfin les animaux des classes inférieures seront presque tous dessinés par M. Dujardin , qui joint au mérite de bien ob- server celui de représenter avec une rare habileté les objets d'Histoire naturelle ; qualité précieuse surtout chez les naturalistes appelés, comme lui, à enrichir la Science de nombreuses découvertes faites à l'aide du microscope.

Parmi les artistes auxquels nous avons confié les autres séries ico- nographiques, il suffira de nommer MM. Meunier, Prêtre , Traviès, Werner, etc., dont la supériorité comme peintres d'Histoire naturelle est bien reconnue. La gravure sur acier de ces desseins , et leur colo- riage, seront exécutés par les premiers artistes en ce genre, dont la signature répondra au public du degré de perfection apportée à cette partie de noire publication.

IV AVERTISSEMENT.

Quoique nous nous soyons fait une loi de rédiger cet ouvrage avec une extrême concision, les articles généraux, auxquels se rapporte- ront particulièrement les planches, recevront tous les développements qu'exige l'état actuel de la Science. Le lecteur trouvera d'ailleurs , à la fin de chacun de ces articles , une liste des meilleurs ouvrages spéciaux sur le même sujet. Nous nous sommes surtout efforcés de coordonner l'ensemble d'une aussi vaste entreprise , de manière à ce qu'une harmo- nie parfaite en liât toutes les parties. Nous sommes heureux d'ajouter que nos collaborateurs entrent, à cet égard, avec empressement dans nos vues , et nous aimons à penser que la réunion de tant d'efforts dotera la Science d'un livre utile à tous, résumant exactement l'état actuel de nos connaissances sur la nature, et susceptible, en raison de son peu de volume, de devenir le vade mecum du savant comme celui de l'homme du monde.

Charles d'Orbigny.

LISTE DES ABREVIATIONS

EMPLOYEES DANS CE DICTIONNAIRE.

Aeal Acalèphes.

Afriq Afrique.

Amér.mérid. Amérique méridionale. Amer. sept. . Amérique septentrionale.

Anat Anatomie.

Anim Animal.

Ami Annales.

Annél Annélides.

Arach. . . . Arachnides.

Aslr Astronomie.

Bot Botanique.

Bol. Cf. . . . Botanique cryptogamique. Bot. ph. . . . Botanique phanérogamiquc.

Bull Bulletin.

C. B.-E. . . Cap de Bonne-Espérance. Caract Caractère.

Calai Catalogue.

Chim Chimie.

Cirhh Cirrhopodes.

Classif. . . . Classification.

Cbl Coléoptères.

Cotyl Cotylédon.

Crusi Crustacés.

Crijpt Cryptogame ou cryptogamie.

Dicolyl. . . . Dicotylédones.

Dicl. class. . Dictionnaire classique.

Dict. se. nat. des sciences naturelles.

Dim Diminutif.

Dipt Diptères.

Échin Échinodermes.

Edil Édition.

Esp Espèce.

Élym Étymologie.

Ex Exemple.

Fig Figure.

Foram. . . . Foraminifcres.

Foss Fossile.

G Genre.

Géol Géologie.

Helm Helminthides.

Hémipl. . . . Hémiptères.

hUlérom.. . . Hétéromères.

Héiéropl, . . Hétéroptères.

f/isL, , , , . Histoire

Hist. nat. . . Histoire naturelle. Hyménopl. . Hyménoptères.

Infus Infusoires.

Ins Insectes.

Jourji Journal.

Légumin. . . Légumineuses. Lépidopl. . . Lépidoptères.

3îam Mammifères.

Médilerr. . . Méditerranée.

31ém Mémoire.

Mérid. . . . Méridional. Méléor. . . . Météorologie.

Min Minéralogie ou minéralogique.

Moll Mollusque.

Monocolyl. . Monocotylédones. Monog. . . . Monographie.

Mus Muséum.

Myriap. . . . Myriapodes. i)/!/</j.Mi/<Ao/. Mythologie , Mythologique.

Nai Naturelle.

jy.-Holl. . . Nouvelle-Hollande. Névropt . . . Névroptères.

Ois Oiseaux.

Ortlwpt. . . Orthoptères. Peniam. . . . Pentamères.

Ph Phanérogame ou Phanéroga

mie.

Phys Physique.

Physiol. . . . Physiologie ou Physiologique

PI Planche.

Poiss Poissons.

Polyp Polypes.

Rept Reptiles.

Se. nat. . . . Sciences naturelles.

Soc Société.

Spong Spongiaires.

Suppl Supplément.

Syn Synonyme.

Sysiol Systolides.

T Tome.

Tab Table.

Térat Tératologie.

Télram. . . . Tétramères r. ou ro'j.. Voye?

VI

f^ar Variélé.

yég Végétal.

Vol Volume.

Voy Voyage.

Vixlg Vulgaire.

Zool Zoologie ou Zoologiste.

Zoofh Zoophytes.

LISTE DES ABREVIATIONS.

... Uni

1. . . .

2 Bi.

3 Tri.

4 Quatii ou télra.

5 Quinque ou penta,

6 Ses ou hexa , etc.

LISTE ABREVÎATIVE

DES AUTEURS LE PLUS FRÉQUEMMENT CITÉS

DANS CET OUVRAGE.

A la fin de l'un des premiers volumes , on donnera une liste complète de tous les auteurs donl les noms sont abrégés.

Adam Adanson.

Ad. Brong. . . . Adolphe Brongniart.

A. d'O Alcide d'Orbigny.

Agass Agassiz.

Ail Alton.

A.J.oaA.Juss. Adrien de Jussieu.

A. R Achille Richard.

Argenv d'Argenville.

Art Artédi.

A. St-Hil. . . . Auguste de Saint-Hilaire. Aubl Aublet.

Aud Audouin.

Az d'Azara.

Bartl Bartling.

Benifi Bentham.

Bib Bibron.

Bl Blume.

Blainv. ..... de Blainville.

Bill . Bloch.

Blum Blumenbach.

Boisd Boisduval.

Bon Bonelli.

Bonap Bonaparte.

Bonn Bonnaterre.

Bonp Bonpland.

Br Brown.

Briss Brisson.

Brug Bruguière

Brul Brullé.

B. St-V Bory de St-Yincent.

Buff. Buffon.

Camb Cambessèdes.

Cass Cassini.

Cav Cavendish.

Cham Chamisso.

Cliemn Chemnitz.

Comm Commerson.

Cram Cramer.

Cm Georges Cuvier.

Daud Daudin.

DC. de Candolle.

Def. Defrance.

Dej Dejean.

Desf. Desfontaines.

Denh Deshayes.

Desm Desmarest.

Desv Desvaux.

Drap Draparnaud.

Duh Duhamel.

Dum Duméril.

Diimt Dumortier.

Dup Duponchel

Ehrenb Ehrenberg.

Endl Endlicher.

Fab Fabricius.

Fér. ou Féruss. de Férussac.

Fisch Fischer de Waldhdm.

Forsk Forskal.

Forst Forster.

Fréd. Cuv. . . . Frédéric GuTier.

Gœrt Gœrtner.

Gaill Gaillon.

Gaud Gaudichaud.

Geof. St-H. . . GeoCTroy St-Hilaire.

Germ Germar.

Gm Gmelin.

God Godart.

Goldf Goldfuss.

Grav Gravenhorst.

Grév Gréville.

Guér Guérin-Méneville.

Gijll Gyllenhall.

Uaw Haworth.

Uedw Hedwig.

fierb Herbert.

Hook Hooker.

Hubn Hubner.

Humb de Humboldt.

Illig Illiger.

h. Geoff. .... Isidore Geoffroy St-Hilaiw,

Jacq Jacquin.

Jius Jussieu.

Eh Koch.

A'j"e« Kiener.

vu, NOiMS DES

Kirb Kirby.

Kn Knorr.

Kth Kunlh.

Labill Labillardiérc.

Lacép Lacépédc.

Lag Lagasca.

Lam. ou Lamk. . Lamaick.

Lamx Lamouroux.

Lap deLaporledeCaslelnau.

Laper Lapérouse.

Lmi. ou Lair. . . Latreille.

iMih Lalham.

Lehm Lclimati.

Lepdl LepellelierdeSt-Fargeau.

Leas Lessoii.

Lessij r.essing.

L. ou Lin. . . . Linné.

L. J. ou L. Jusx. Laurent de Jussieu.

Linil Lindley.

Lisl Lister.

Lk Link.

Lour Louieiio.

Macq Macquart.

Manu de Mannerheim.

Marcg Marcgrav.

Mari Martius.

Max. fF.. . . . Pi'. Maxiinilien de Wied.

M. Edw Milnc-Edwards.

Mich Michaux.

Mirb de Miihel.

Monif Denis de Montfort.

Miill Muller. '

JY. ab E Nées ab I^senbeck

Neck Necker.

Nuit NuUal.

Oliv Olivier.

On Orléga.

Pall Pallas.

Panz Panzer.

Payk PayknII.

P. de B Palissot de Beauvois.

Perch Percheron.

Pers Pcrsoon.

AUTEURS

PfeiJ. Ffciffer.

Plum Plumier.

P. Tit Dupelit-Thouars.

Pœpp Pœppigg.

Kaf. haflnesque.

R. Br Robert Brown.

Réaum Réaumur.

lieich Reichenbach.

Robin Robineau-Desvoidy.

Rossm Rossmacssler.

R. et P Ruiz et Pavon.

Rûpp Riippel.

Sav Savigny.

Schl Schlolhcim.

Schn Schneider.

Scliœn Schœnherr.

Schrad : Schrader.

Schreb Schreber.

Scop Scopoli.

Serv Serville.

Sm Smilh.

Sold Soldany.

Sow Sowcrby.

Spin Spinola.

Spr SprengeL

Step Stephens.

Sivt Sweet.

Swz Swartz.

Tuv Turton.

Temm Tcmniinck.

Jliunb Thunberg.

Tourn Tournefort.

Faill Vaillant.

fVag Wagner.

fFalck Walckenaër.

f^al Valenciennes.

f^ent Ventenat.

f^ied Viedemann.

FieiU Vieillot.

Wesiw Weslwood.

ff'ild Wildenow.

Ze(i Zettersledt.

Ziei Zielen.

DISCOURS PRÉLIMINAIRE,

PRÉAMBULE *.

Ij'histoire naturelle remonte à la plus haute antiquité : l'homme en eflffet, dès les temps les plus reculés, dut être frappé de la majesté de la nature, assemblage inconnu de causes et d'effets dont il ne peut, il est vrai , qu'imparfaitement saisir l'ensemble et le but , mais qui , con- templé dans ses moindres détails comme dans ses manifestations les plus puissantes, le remplit d'admiration par sa merveilleuse harmonie. Lève-t-il les yeux vers les régions célestes? il y voit des myriades de globes lumineux, régis dans leurs mouvements éternels par des lois im- muables. L'atmosphère au milieu de laquelle il respire lui offre à chaque instant de nouveaux phénomènes qui, dans leur irrégularité même, sem- bleraient résulter d'un ordre mystérieux. L'eau, réduite en vapeur, tantôt s'élève dans les airs, s'y forme en nuages, puis retombe en pluie, pour arroser et fertiliser la terre ; tantôt , suspendue dans les régions

» Grâce au concours éclairé de MM. Delafosse, A. Duponchel , Duvernoy , Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire , Gérard, Gervais, Guillemin, etc., qui ont bien voulu ajouter des notes précieuses aux matériaux que nous avions réunis pour ce travail, nous donnerons, sur l'état actuel des sciences, un ensemble de renseignements que n'aurait pu nous fournir aucun corps d'ouvrage.

2 DISCX)IJRS PR^^LIMINA1RE.

inférieures, elle vicni, bienfaisanie rosée, se condenser sur le sol; rendue solide par le froid, elle couvre la terre de flocons de neige, ou, durcie en grêlons, elle frappe el brise les végétaux. L'agitation de l'atmosphère, due à tant de causes diverses, tempère parfois par sa douceur les ardeurs du soleil , parfois devient un ouragan terrible qui renverse tout sur son passage. La foudre alors gronde dans les airs; elle déchire la nue, sil- lonne l'espace, sème l'effroi sur la terre, consume ou pulvérise tout ce qu'elle frappe ; mais bientôt le calme se rétablit, les nuages se dissipent, et sur un léger rideau de vapeurs se dessinent les teintes brillantes de l'arc-en-ciel.

L'homme jelte-l-il ses regards autour de lui? il ne peut s'empêcher de remarquer la variété des productions el la multiplicité des êtres vivants qui l'environnent : l'air, les eaux, la terre en sont peuplés; s'il fouille le sol , il retrouve les innombrables débris d'animaux et de végétaux con- temporains d'âges depuis longtemps écoulés , el ensevelis au milieu de masses minérales dont les variétés ne sont pas moins nombreuses,

La vie remplit l'espace ; le rocher, dont la masse a bravé les tempêtes, cède à la puissance incessamment vivifiante de la nature. Les lichens, les mousses, s'attachent à ses flancs robustes, les minent, et préparent ainsi le berceau se développent des végétaux plus complexes; el quelquefois même l'arbre s'élève naguère la plus humble plante ne pouvait végéter.

Voyez le chêne , ce roi des forêts , qui annonce une si grande puis- sance vitale ; il est en bulle aux attaques de myriades de parasites dont beaucoup ne doivent leur existence qu'à la sienne. Sous son écorce, des scolytes dessinent mille figures; à sa surface, des kermès se fixent; dans le parenchyme de ses feuilles s'insinuent des cynips qui y déter- minent les excroissances appelées noix de galles ; des lichens tapissent son écorce, et des mousses s'établissent à sa base. Si sa vie s'épuise, il est bientôt assailli par une foule d'autres insectes et de végétaux qui s'en emparent comme lever s'empare du cadavre. Chaque animal, cha- que plante , devient ainsi la proie de nombreux ennemis, et particu- lièromonl de certaines espèces qui semblent nées avec eux. Le cossus dévore l'orme ; l'hépiale détruit les houblonnières ; la pyrale , le rhyn- chite et l'eumolpe, la vigne ; la sapcrde, les lamies, les cérambyx, ron- gent le peuplier, le bouleau el généralement les arbres de haule futaie. Les animaux nourrissent dans leurs tissus les plus intimes des hel- minthes qui parfois causent leur mort. Les insectes eux-mêmes , tout

DISCOURS PIltLIMlNAIRE. 3

petits qu'ils sont, ne peuvent se soustraire à cette loi commune : le géotrupe est couvert de mites ; le ver à soie , dans nos magnaneries, périt de la muscardine; les chenilles et d'autres larves reçoivent à leur insu les œufs des ichneumons, et les vers qui en sortent les dévorent.

A peine une goutte d'eau est-elle tombée du ciel qu'elle devient un monde organisé ; car la vie existe partout et se manifeste sous toutes les formes; mais chaque règne ou chacune des classes qui le composent ne se renferme pas dans un cercle limité de formes et de phénomènes. Tous les êtres, au contraire, se fondent et se mêlent à l'infini sans qu'il soit possible d'assigner les bornes une série finit et une autre com- mence. Ainsi les chéiroptères ont des ailes, et l'air est leur élément comme il est celui de l'oiseau ; le polalouche et le phalanger volant, quoique dépourvus d'ailes véritables, franchissent, en déployant leurs membranes , un espace que ne saurait franchir aucun animal sauteur. L'ornilhorhynque se rapproche des oiseaux par son bec , et des reptiles par plusieurs caractères anatomiques particuliers à certains animaux de cette classe. Les phoques, les cétacés, ont une vie analogue à celle des poissons; doués d'une agilité extrême dans l'eau, ils rampent lentement sur le sol. Privés des poils que présentent la plupart des autres mammi- fères, les pangolins sont couverts d'écaillés ; les tatous, d'une sorte de cuirasse ; les hérissons et les porcs-épics , d'épines qui ne sont que des faisceaux de poils.

Parmi les oiseaux, quelques-uns, comme le casoar et l'autruche, mar- chent, courent, mais ne volent pas ; d'autres, comme le cygne, le canard, et, en général, les palmipèdes, vivent à la surface des eaux. Tels pois- sons , comme les exocets et les dactyloplères , abandonnent la surface des ondes et se soutiennent quelques instants dans l'air au moyen de leurs vastes nageoires pectorales. Les batraciens ont un double mode d'existence; poissons dans le premier âge, ils respirent comme les ani- maux de celle classe au moyen de branchies, que des poumons viennent remplacer après leur métamorphose ; et quelques-uns, comme la sirène et le protée, restent à demi-poissons pendant toute leur vie.

Parmi les invertébrés et les végétaux, même variété pour les milieux dans lesquels ils vivent, même incertitude sur leur enchaînement. On a vainement essayé de tracer une classification graduelle des êtres orga- nisés, en marquant le passage des uns aux autres. Quelques naturalistes les ont rangés sur une ligne verticale et dans un ordre ascendant; d'autres les ont placés sur deux ou sur plusieurs lignes parallèles, ou bien ont

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tracé des lignes convergentes formant des cônes emboîtés les uns dans les autres, tous créant, tous plaçant et déplaçant lour-à-tour des familles et des genres plus ou moins naturels et qui s'associent plus ou moins bien avec les groupes voisins ; mais aucune de ces tentatives de classe- ment qui ne convient qu'à telle ou telle théorie, n'a paru pleinement sa- tisfaisante, car la science humaine n'est point encore assez avancée pour avoir pu embrasser l'ensemble de tous les faits. On a voulu placer les êtres dans l'ordre de leur prétendue perfection ; mais les mois perfection et imperfection ont donné lieu à de sérieuses controverses ; qui peut dire, en effet, d'une manière absolue ce qui est parfait et imparfait? Dans le sens philosophique du mot, l'être le plus parfait serait celui dont la structure est la plus simple, et dans lequel se font, avec le moins d'or- ganes possibles , les fonctions complexes de la nutrition, de la respira- tion, de la génération, de la locomotion, des sensations et des per- ceptions. Dans ce cas, le polype l'emporterait sur l'homme ; la plante cryptogame la plus simple, sur les phanérogames. Tant que nous ne connaîtrons pas les lois qui président à la vie, disons que chaque animal, étant organisé pour le milieu dans lequel il doit vivre, possède le degré de perfection nécessaire pour que les phénomènes qui constituent son exis- tence s'accomplissent avec ordre et régularité. Ainsi, les quadrupèdes, que leur organisation attache à la terre, ont une large base de sustenta- tion; les uns, destinés à se nourrir de proie vivante , sont souples et légers; les autres, se nourrissant d'herbes, sont moins agiles. Dans l'oi- seau, tout concourt à rendre son vol plus facile : ses os creux et cellu- leux, sa poitrine spacieuse, ses membres inférieurs admirablement dis- posés pour leur usage. Les poissons, par leur forme comprimée et allongée, par la queue très développée et flexible qui leur sert de gouver- nail et par des nageoires remplissant l'office de rames, ont également les mouvements souples et faciles ; ils divisent le fluide en offrant le moins possible de surface résistante. Leur corps est le plus souvent pro- tégé par des écailles sur lesquelles glissent ou s'amortissent tous les chocs. Les insectes répandus partout, présentent une organisation des mieux appropriée à leur genre de vie : ceux dont les larves vivent sur le tronc des végétaux ligneux sont armés d'une tarière pour percer le bois; les insectes broyeurs ont deux mandibules et deux mâchoires horizontales agissant comme des ciseaux ; ceux qui se nourrissent du sang des autres animaux ou du suc des fleurs ont une bouche en forme de suçoir, propre à entamer les peaux les dIus dures, ou une trompe déliée qui s'insinue

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jusqu'au fond des corolles. Les coléoptères, dont les ailes sont de fragiles membranes qu'un souffle pourrait détruire, sont munis d'étuis cornés qui les recouvrent ; les papillons, destinés à une existence éphémère, ont des ailes qui doivent peu durer. Les mollusques, dont le corps dépourvu d'un soutien osseux serait exposé à toutes les causes de destruction, sont, pour la plupart, protégés par une coquille calcaire d'une extrême solidité. Enfin, dans les derniers degrés de l'échelle animale, les polypes, qui semblent braver la mort et se multiplient à mesure qu'on les divise, et les infusoires, vivant par milliers au sein d'une goutte d'eau qui pour eux est un monde, sont autant de preuves de l'admirable diversité des moyens que la nature emploie pour arriver au même résultat, la vie.

Si notre esprit s'attriste à la vue des scènes de destruction dont la nature vivante est le théâtre, rappelons-nous que la vie n'est qu'à ce prix, et que la mort ne fait rentrer tous les êtres dans le sein de la matière que pour qu'ils en sortent de nouveau après d'innombrables mé- tamorphoses. La vie est à la fois but et moyen ; aussi les êtres organisés sont-ils nés pour se servir mutuellement de pâture : le végétal pousse plus vigoureusement lorsque ses racines sont plongées dans un sol fertilisé par des débris animaux. L'animal à son tour vit soit de végétaux, soit de chair. L'homme même, tout puissant qu'il est, l'homme qui met à contribution pour sa nourriture et pour ses autres besoins toute la nature organique, devient l'objet de terribles représailles; mais chaque fois qu'un être est exposé à beaucoup de chances fatales, il se mul- tiplie avec plus de rapidité. Les portées des petits quadrupèdes sont plus fréquentes et plus nombreuses que celles des grands ; certains oiseaux pondent une assez grande quantité d'œufs. On connaît l'éton- nante fécondité des poissons et des insectes ; mais on ne peut encore la comparer à celle des plantes, qui, chaque année, produisent d'in- nombrables graines qu'emportent au loin les eaux , les vents et les animaux.

La nature ne se préoccupe pas des individus ; sa sollicitude s'arrête à la conservation de l'espèce; on pourrait même dire, avec quelque raison, qu'elle ne s'en inquiète que faiblement ; pourvu que la vie se multiplie, se répande, peu lui importent les transformations, les destructions ; elle ne connaît d'autre privilège que celui de la force et n'a de prédilection particulière pour aucun type d'espèce. Mais, comme un lien intime unit l'individu à l'espèce, elle a donné à chaque classe d'êtres les moyens de conserver sa vie ; une course prompte comme la flèche

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OU des ruses nombreuses à ceux qui n'ont pas d'armes défensives ; aux autres, des dents tranchantes, des ongles aigus, un cuir impéné- trable, de solides écailles, des appareils électriques, des glandes veni- meuses, etc.

Le caractère essentiel de la nature est d'être une, immuable, quoique multiple dans ses manifestations. Sa loi, c'est la variété de l'unité; la matière organique est comme une cire molle qu'elle pétrit ou combine de mille façons, en produisant toujours des êtres nouveaux, qui ne res- semblent à leurs devanciers que par l'identité de leurs conditions phy- siologiques d'existence. Nous ne pouvons faire un pas sans découvrir une de ces créations, ancienne sans doute, mais qui nous était restée incon- nue. Quel vaste champ ouvert à l'observation ! quel aliment pour l'in- satiable curiosité de l'homme ! Voir, voir encore, et découvrir tou- jours ; ne soulever que peu-à-peu le voile dont la nature a couvert ses trésors, c'est une de ces joies qu'il n'est donné qu'au naturaliste de connaître.

Les sciences naturelles ne sont pas arrivées à leur état actuel de per- fection sans avoir subi l'épuration des siècles. Il a fallu bien des tâton- nements, bien des théories hasardées, reçues longtemps comme des vé- rités, puis rejetées avec dédain comme autant d'erreurs grossières, pour réunir le petit nombre de fails aulhenliques sur lesquels repose la science moderne. Ce n'est que de loin en loin, qu'ont apparu ces naturalistes philosophes qui , devançant l'expérience par la haute portée de leur génie, ont indiqué avec assurance la marche à suivre pour arriver à la vérité.

Quand l'homme, nu, faible, exposé à mille causes d'anéantissement, eut une idée moins confuse des objets qui l'entoiu-aient, il dut examiner avec attention chacun de ces objets afin d'en reconnaître, par rapport à lui, les qualités utiles ou nuisibles. Tous les fruits n'avaient pas la même saveur et n'étaient pas également propres à servir d'aliments ; les animaux dont il fit plus tard sa nourriture et qu'il tua pour se couvrir de leurs fourrures, n'étaient pas des victimes résignées rece- vant la mort sans résistance. Ceux-ci lui échappaient par la fuite ou la ruse ; ceux-là, carnassiers comme lui, ne cédaient qu'à la supériorité de la force ou de l'inlelligence. Il les observa donc d'abord isolément, comme de simples individus, avant de remarquer entre eux des rapports plus ou moins éloignés.

Les premières observations comparatives furent les commencements

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de la science; elles ne remontent, sans doute, qu'à l'époque une vie sociale moins agitée permit à la pensée de prendre une direction spé- culative.

Les peuples chasseurs, plus rapprochés que les autres de la vie sau- vage, étudièrent seulement l'instinct propre aux animaux de proie. Épier un animal avec une patience infatigable, lutter avec lui de ruse et d'agi- lité, telle fut leur occupation journalière. Celte vie turbulente s'opposait au développement de la pensée.

Les peuples pasteurs, au contraire, déjà descendus dans les plaines et sur le bord des eaux, groupés par tribus nombreuses, menant une exis- tence plus douce et plus régulière, furent portés par leur position même à la contemplation et à l'observation. Ils durent choisir pour eux des lieux d'habitation salubres, et des pâturages abondants pour leurs trou- peaux ; veiller à la multiplication de ces derniers, les soigner dans leurs maladies; assistera toutes les phases de la vie animale, éloigner de leurs lentes les animaux nuisibles; toutes ces occupations étaient autant d'ali- ments pour l'intelligence. Ainsi, par exemple, les bergers de la Chaldée, condamnés à l'oisiveté des gardiens de troupeaux, cherchèrent dans l'é- lude des astres une diversion à la monotonie de leur existence : aussi cultivèrent-ils très anciennement l'astronomie.

Les peuples agriculteurs, en combinant Texploiiaiion du sol avec l'é- ducation des troupeaux, ajoutèrent de nouvelles observations sur la zoologie et la botanique à celles déjà faites par les peuples pasteurs. Les villes, bâties pour servir d'abri contre les incursions des tribus voisines, virent naître dans leur sein des hommes qui consacraient leur vie aux travaux de l'intelligence ; et les sciences, dépouillées de leur grossière et rude enveloppe, prirent la forme dogmatique. L'écriture, remplaçant la tradition, fixa les faits empiriquement acquis et assit la science sur une base inébranlable ; mais la superstition, les mauvaises mœurs, les institutions vicieuses, qui se reflètent nécessairement sur les connais- sances humaines, faussèrent bien des idées et engendrèrent bien des croyances erronées.

On conçoit que sur un tel canevas il dut être brodé beaucoup de fables, que d'une telle source il dut découler beaucoup d'erreurs. Les an- ciens naturalistes, nés au milieu de peuples amis du merveilleux, ont rempli leurs ouvrages de rêves souvent aussi poétiques que leur mytho- logie. Tantôt ils disent qu'un petit poisson (le rémora), malgré sa fai- blesse, arrête méchamnient la marche des navires, tandis que le rémora

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n'est en réalité qu'un paresseux, qui, pour s'épargner la peine de nager, s'attache aux corps flottants, aux gros poissons même, par le moyen d'une sorte de ventouse dont sa tète est armée ; tantôt des lamantins, aux for- mes lourdes et grossières, sont métamorphosés, par l'imagination bril- lante des Grecs, en vigoureux triions ou en gracieuses sirènes. N'accu- sons pas ces hommes des erreurs auxquelles ils se sont laissé prendre ; l'expérience ne s'acquiert qu'avec le temps ; et, pour voir les faits tels qu'ils sont, dépouillés de tout prestige, il faut s'affranchir des préjugés qui obscurcissent la raison et des hypothèses qui l'égarent. Notre époque même n'en est pas exempte, et bien des fictions sont données pour des réalités; ainsi l'on a vu une reine dans la femelle féconde d'une ruche, et l'on a cru y trouver un emblème de la monarchie ; ainsi l'on a fait des pucerons, dont les fourmis sucent la liqueur sucrée qui transsude de leurs tubes abdominaux, les chèvres et les vaches de ces insectes.

L'histoire des progrès des sciences naturelles est celle de l'esprit hu- main et de la civilisation. Les sciences, mystérieuses d'abord, envelop- pées du même voile que la religion, furent exploitées par les prêtres seuls au profit d'un petit nombre d'adeptes ; elles furent ensuite profes- sées par les philosophes sous les formes obscurément ambitieuses de l'antiquité. Le peuple demeurait étranger à leur développement, et l'on ne lui livrait que des fictions propres à perpétuer son ignorance. Le mou- vement des esprits, celte tendance continuelle de l'humanité vers le per- fectionnement de l'inielligence, a vaincu les préjugés. Longtemps voi- lées par le charlatanisme, l'orgueil et la mauvaise foi, les lumières ont peu-à-peu éclairé les nations et agrandi la sphère de la pensée. A chaque réforme, à chaque grand mouvement social, les sciences naturelles ont vu s'accroître leur domaine, et l'on a compris que leur propagation in- téressait tous les hommes qui, vivant au milieu de la nature, puisent dans l'étude des lois qui président à la vie et au développement des êtres, de nouveaux moyens de satisfaire leurs besoins et d'augmenter leurs jouissances.

L'agriculture, le premier des arts, emprunte aux sciences naturelles ses connaissances et ses améliorations les plus précieuses. La botanique lui fournit des renseignements exacts non-seulement sur les végétaux cultivés à raison de leur utilité pour l'homme, mais aussi sur ceux que leurs propriétés nuisibles doivent faire soigneusement extirper. C'est la physiologie végétale qui le guide dans ses opérations principales, telles que les labours, les assolements, les engrais ; c'est encore d'elle que dé-

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rivent tous les perfeciionnemenis de la culture des forêts et des jardins. La zoologie lui indique les races propres au labourage, ou celles dont l'éducation lui est avantageuse; elle lui dit comment on obtient, par le croisement, des sujets plus forts dont la chair est plus savoureuse, ou dont les enveloppes sont d'une plus grande valeur. Elle lui fait connaître ses ennemis, leurs ruses, leurs moyens de multiplication, les animaux qu'on peut dresser pour les détruire. Elle lui fait voir que les oiseaux qui vivent d'insectes doivent être épargnés, parce qu'ils lui rendent d'immenses services; tandis que ceux qui dévorent les grains sont des pillards qu'il faut éloigner des champs ensemencés et des ré- coltes. L'étude de la géologie, qui conduit à la découverte des trésors que le globe recèle , lui fournit les connaissances nécessaires pour dé- terminer la nature des terrains et les mélanges qui peuvent les amélio- rer ; elle facilite le forage des puits artésiens et les diverses exploita- tions, soit des pierres qui servent à élever nos édifices , soit des mé- taux dont l'emploi est si général. La météorologie enseigne l'immense influence que les saisons et leurs variations exercent sur la culture, et le rôle que jouent dans la végétation les phénomènes atmosphériques.

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