PQ 1183 . PéM28 1921 C\^a^\tS K auPt^at X\^s ^r î^-V'i onS U dVof OTTAWA 3900300232818^ LES POÈTES FRANÇAIS CoLUottovï Joacliim Éfas^)^ CHARLES MAURRAS INSCRIPTIONS 'S¥>tfXiOr^s^^^^<^f^'9'Sllf^is^ CETTE COLLECTION A ETE COMPOSEE PAR JOACHIM GASQUET. IL n'y sera ajouté aucun volume. TELLE QUELLE, FORMANT UN CYCLE ACHEVÉ, ELLE RESTERA LE TÉMOIGNAGE ^ DU GOUT ET DE L' AMOUR DU POÈTE DES HYMNES ET DU BUCHER SECRET ENLEVÉ PAR LA MORT EN PLEIN ESSOR DE SON GÉNIE. v^oilection Joacniin (jasquet Sous Presse : André FONTAINAS. . L'Allée ?c^^ Glaïcuh. Xavier de Magallon L Ombre. Fernand Mazade. . L'arJciil Voyage. A Paraître : Albert Er lande . . . Le Poème Royal. Jean-Louls VauDOYER . L'Album dalleii. IVLarc LafargUE . . . La Belle Journée. Suivront les Inédits de : Madame la Comtesse de Noailles - de MM. Paul Bourget, Georges Duhamel, JoACHiM Gasquet, Edmond Jaloux, Paul Valéry, Viélé-Griffin. Une réédition de : Le,i Vero A^réo de GÉRARD DE Nerval. [je.i C\i/i/ù/in\< .>/u'ri/iU'L> de MADAME GuYON. LES POETES FRANÇAIS INSCRIPTIONS Univers^ B/BLiOTH£CA Ckarles M aurras INSCRIPTIONS PARIS LIBRAIRIE DE FRANCE F. SANTANDREA, L. MARCEROU & C" 99, BOULEVARD RASPAIL, 99 1921 PQ lUl Cher Joachim, comment ceci est-il pos- sible, tu n'es plus là ! Kt que me veulent ces feuillets qui m'étaient un présent de toi ? Six ou sept semaines avant le désastre, un soir, tu accourais pour m'exhorter à faire un recueil des quelques petits poèmes que tu savais : — Mais je n'ai pas le temps — — Je l'ai eu, moi, et vois Le recueil était fait, tu l'avais dans la poche, tu t'étais donné la peine de recher- cher, de classer, de coller et parfois de recopier, ton amitié splendide faisant tous les métiers, y compris celui du bon juge. admettant, pardonnant mes excès de fidélité à l'esprit de la tradition et mon caprice brusque de l'élision indue ou de la sour- noise apocope, de l'hiatus flagrant ou des pluriels rimant à des singuliers. N'avais-tu pas fini (la Muse te par- donne !) par me convertir à ton incroyable faiblesse pour des échappées de musique intérieure qui ne devaient pas voir le jour? Mais comment les souffrir dans la triste lumière qui ne te dore plus ! J'en éprouve une honte obscure. Je t'ai presque vu naître. C'était à toi à me fermer les yeux. Nous n'avons même pas eu la consolation de fermer les tiens ! Repose néanmoins, cher ami sans pareil, dans la mémoire et dans le cœur des géné- rations que tu aimantas. Le souvenir grandit quand les forces déclinent. Rangés comme des ombres autour du monument, nous en ferons jaillir une flamme que rien n'abaisse, afin que ton élan vers la poésie et la gloire soit perpétué dignement. Ch. M. D estinee. Tu iiacjuu le Jour ck' la lune Et jvueiui ihm^' la flamme toi\e lu nuuuuinee, Ta fière àéité rit-elle (K' lu loi, FuL* : la joindre a marifué J une haute ^'engeance De,' l'Ire,! pli/.t ehélij,^ et plu,* i'uh',' t/ue toi ! Le C y près. Jourj appelant id d'un soiwenir nombre, ToLiL nie fait trop mal : EndeifeLLit^cvid nod redteti à L'ombre Du cyprèd natal. 0 roi àed jardiiid de pampre ei (yoll^'e, De roded i'êtu, Orijued et puàeur de l'âme plaintive, De moi i'oudrad-tu ? Tu m âd iHi tenter J anwlUr la roehe : Aïon Ljémiddement Predda du plud i'ain de toud led reproched Le dur élément. M INSCRIPTIONS yjfau^, iju'il l'en ^^vinnennc, à l'humble iK\lnitc De ma longue erreur, Nulle cruauté ijui hro\fàl ma tète N'a dompté mon cœur Et, Ineii Lju au.\ ré.*eau.x (K' l'e/iclpa/ilerejth' Fùl lié mon .'Orl, J'ai la liberté ik'o jyuL\i riche. 'oe^f : L'honneur et la morl. lu peux ni aeconK'r la paix ck' Ion ombre, . Imi fier et pur. Et m incorporer a ton .'rujne ,>'onihre Debout (hin^i l' azur. Lxiel étoile. Paraphrase du distique de Platon AXTEPAI EIZA0PEII. Tt\i yeiux cherchaient là-haut le àccftiii ?e leur flaniine: Que ne suid-Je, harmonie et splendeur, ces grande deux Pour répondre au dédlr qud t'ont i^erjé dans l'âme Et pour te contempler ai>ec des millier j d'yeux ! KAAH TU OYIA. Traduit d Anacréon. Après Henri Estienne, Remi Bi'lle.iu et Ronsard. Aux taureaux Dlcu corner donne Et saboti) durd aux chei'aux Et piedti Ledted aux lei'reaux. Sed dentd montre la Lionne, î'^oui nuj ailetf, Jit l'ouicau, Et comme le poujo/i nage Par ain,H e.'t l'homme tiage. Alauf aux fenwu\i il partage, Ored ifu 'il a tout doté, Quelle force ? La beauté. Oui i)à, pour toute rondelle, OuL dii, contre tout épieu, Et ifuelifu une ifui ejt belle Aindi padje fer et feu. Clé du Songe. Euphorion, (ils de Faust et d'Hélène, explique et chante : — Convncnt croire cjlw la i'W Noiid rcMibic i)c teb coupj ! Quand Ja haine cjt adMinne, Elle a le cœur ajjez Mix. Son brcui^acje maléfiijue Ne ditidoudrait pad deux fcud Du pluj âpre dej toxiijue^ Aîènie force et même poiàd : D' infortune J mesurée.* Pour l'angoLJje et le tourment Si ton âme ejt saturée Jusqu 'aux moindres éléments, i8 INSCRIPTIONS / a, rcfHh*c Liunilnérablc DaiiJ rarnuirc (h\i (huilc'tu\i y lu rc'JuijL' iiiconiparahlc Qii amcna^ijc le malheur El ^n ifiu'l(/tu' <>v/ii/c' Lrouhle, Comme hier, loii eorfh^ la,.W Rchunire-loi, e'e^l le (huihle De* unagci* (hi fuuW : j'iti eri.ilal ijiii l'e/npruH)/ifie L aiieieii mal ejl eiiehaiilé Fa la i'oux A' l'heure y sonne /Mon amour el la heaulé. ortrait. V^odà le sang de ted i'eliied chauded Lej nerfd coiifud et Le een'eau clair Guettant ijucl atr de niudlcjuc rode, Et l'œil hagard cjui i>a sur la mer. Aie dirad-tu ce que signifie Ce reflet neuf du i'ieil Andréa ? Peintre ? Lecteur en philocfophie ? Ou simple retour de Nouméa ? Ici, les filles dansent et chantent : Allez, paàdant de maumue mine, N'approchez pad de notre jardin Ni du palaid, ni de la chaumine : On a serré le pain et le ^nn. J^a JL)ccoiiverte. Par Ud i^raiiO' ivuIl\* en Lacct^^ Qui serpentent soii^* niKi étoiles. Le i'cnt ?c mer ijui frémuu*aLt Tendit mon eœur eomme une toile Fa, eoup (^{11 le supérieur Da/ij lu solituih' farouehe Du sombre flot eue i liant la fleur Ou la prejjant /luhfu'ci ma houehe Comme il meltail en /nom'ement Depuio la een(h'e (k\i ancêtrej Jusqu'aux hrajwro Ju firmament loute^i leo soureeti de mon être, INSCRIPTIONS Lta ine cntLcre m' apparut, Sa dureté, son amertume Et, (jueLjue Lieu qu on ait couru, Cette douceur qui la parfume : Enfant trop i'ij, adolescent Que Ud dirgrâced endurcirent, A mon automne enfin Je sens Cette ikniceur qui nie déchire. Presque à la veille d'être au port Où s'apaise le cœur des hommes Je ne crois plus les patwres morts JHieux partaijés que nous ne sommes Alais je ne mené à ce tombeau Rcijret, désir, m même em'ie Et j y rem'erse le Jtambeau U une espérance inassoui>ie. A la L(yre de inrace. Paucis quos œquus... Le Jtciu'C ayant glace La boue h e ôe ton prêtre Fa le eorpd déehlré de cet unique amant, Au même horJ muet ()ejeenàaij-tu peut-être Grande lyre allongée au ratf du flot donnant : J'approche et, de me,* doigt.* tfui t' étreignentdan^ t ombre, Ranime peu à peu, grai'C mère ded son^, Lck^ cordci ifue retient souii la règle du nombre la creut^e écaille où dort la du'ine leçon. Lai^dc éclater ta i'OLo:, i'ibrante cl douce lyre, Ion défi d'éphémère à la Parijuc porté Dcj ju.^tci fa^^orui ljuc le Dieu sut élu\' Trompera i amertume et ilnféUcdé ! >ur une V^oupe de Venise. Pour une ic^TC suiueudc Aîcrc et iHctune du dcAr Quel échandon sai'ait einpUr Cette corolle glorieuse ? Quelle beauté inydtérieude Y but longtemps, ju^cju 'à nunirw, Son lot ()e peine et de plaldlr, FlanCc^ légers, tête radie ude ? Pour luL, c était un artisan Né dand la Taille, maid Pi^an D arl mineur et de race pure : Ild s étreignaient comme dej dieux. Sunùnt l'époux, le Doge ^lcux, Qui d'un seul trait fit deux bleddurej. Mari uie. FLanihcaiL àcchu (K;* i'oùtt\i .t-plcinhilcd, Eloilc aimée clc'uile en tombant! Qui \'a ijiiiàcr la coii/\u' rapide De ce rameur pLn/é sur sou hanc ? Son œil te cherehe au Invd (hi ciel inde Alais, par-detii verguc^^ et hauhand, S'éi^a/iouijjent Jand l'air luù()e foute.' lej Jfammed Je secom^ rang. — J'ui'aui élu pour uniijue étoile Ce i/ui hrùlait (\ino teo yeu.v sa /h* foi Sombre el doiux feu cjui menaio ma i*oile. PiiUifue ma iue a perchi sa loi Je î)eocen()rai soiid l'eau qui se i'oile N'ayant aimé m i'Oiilu que loi. Jl our la V oie Oacrée. •Sitr un ifroiipt' Je Afaxtnie Real àel ^ai-lc". — Je t'ai cherché j^oiui Le ciel qui tonne Judqua ce hon^ (\' talu^^ désert : Ne rêve plud que Je t'abandonne, Ne suLé-je pad la chair (k ta chair ? j/l'Ion sein renaît aux feiux que rayonnent Jej bienj ra^'u» cl Le^i /fiaïuv souffert^^ : Sacrifié que ma main couronne, .r ai le front ceint ik te^ laurierci vertj. O mon amour, o ^grande âme fiere, Pour achci^er ùe iioud réunir, Epanoui^i ta pleine lumière ! ... Lcd doi^td Iremhlantd, l' immortel Dé.nr Ayant défait un pan du suaire Honore et prie ai'ant (h ^qémir. Au Vers N eiivain. I. Rimo et Raison. Doiux rc'/'j iicih'aiii ijLic la /fliLic loue Pour le iny^^ère (k' La beauté, Sarment fteuri, ijue leo pampret< Joiw/il Sur le hel orme i/ue /'ai planté ! L ormeau \'Lril monte en chvile lujne yfîaui toi, liant, déliant U\f tour,* Et lej retours àe ta molle i'ujne, Du'-nou^i un ehanl (h^ rèi'e et J amoiw INSCRIPTIONS 27 DLf Led boiij ^niij ijLL on i^er^c à ta iviiJc Et La padtcijue et Led abricotd : J'aurai souci de La fin ()u monde Apred La mort de la nympl?e Kcho ! II. Ordre et Progrès. Oui maid La JHuée aime audji Le grav'e Frémidjenient cjui courut noLre aw Sur Le tombeau de ccj jeuned bra\>ed Que Le déjir de L'âme a roui'crt : Si Je Led suij au fond du Tartare Armé du gLah^e et de L'ai^'iron, Redemandant cette K^ertu rare Que touj Led siecLed noud emneront INSCRIPTIONS Et si, inor^u dc^^ dieux ik La Jtarnme, Etuanglaiitc, prêt à défaillir, Je rcuni,^ daiu^ un cœur ifUL pàtne Aie*) i^œux de i'ii're et de irhondir Puu^, au rayon de la pâle étoile Qui nu'ut la terre el le ijenre humain. Si je reprends par rame et par i'oile La plaee due ou le hon chemin : yffon i'erj neinuiui, toi seul nw cadenecti Leei jeux de l'Etre et de l'Elément, Ta mélodie à ce trouble immen,ie Aîemre l'ordre et le nu^m'ement. V^Oiicnant V ernieil, tiré à' un "COLLOQUE DE5 MORTS». Quel .rend humain recevront cej parole,' ? Je ne tcd (lio qu aux amio aacieno Que j'ai connut^ sur leo bancd de l'école. Entre eux ei moi la /Mort e,4 un lien. C ompajjnono (k' loLnlatne achlejcenee, Dded-noud j-'il \>ouj .ivu^ue/it comme à moi De ce beau soir àe haute incandescence Oii noiu' olfenoàmej la loi (k\i loi,» ? Jamaui, àano scd lento acheux a la terre, De la cime enflammée oii bat son cœur, Le soleil n avait lauw son myotere Développer cette amere splendeur 3o INSCRIPTIONS Lit ^ijlobc en feu ^mr le paivu* ih' ioiiùe Oiwrail l'ample chemin de pourpre et ()'or Où, pèlerine i)e la beauté (fu nwnde, Couraient /uhi yeux comme un naiure au port Fa /uu/t» hui'wnj la lopaze hràlée, Nou.t nouoL contraire à notre amour? Je SLiLJ né, je salé fait pour La Lumière, Accorde- moi d'éterniser Le Jour.... BIBLIOTHECA OPTVMO, SIVE, PESSVMO. E,K*cncc pire if ne le Pire Et meilleure ijiie le Jfellleur Quelle ejl la laïujue qui peut dire Let^ (k'iLx ahiiiie,! A' ton eœur : /JIciLi a ee (knihle ^ra/uiuaire. Déesse ou Monstre, o seul e.iprll De mon omhre el ik ma lumière, [j unlifue honiifuuje .nul uh^crit. TABLE. Destinée 9 Beauté 11 Croix des Routes 12 Le Cyprès i3 Ciel étoile 10 KAAH TIZ OYIA l6 Clé du Songe 17 Portrait 19 La Découverte 20 A la Lyre de Thrace 22 Sur une coupe de V^enise 23 Marine 24 Pour la Voie Sacrée 26 Au Vers Neuvain 27 Couchant Vermeil 29 OPTXMO. SIVE. PESSVMO ^2 ACHEVE D IMPRIMER LE 2 0 JUIN 1921 PAR ÉMERY FRÈRES ET NOUGARÈDE, POUR LA LIBRAIRIE DE FRANCE. IL A d'abord Été tiré, SUR PAPIER VERGÉ ANTIQUE LAFUMA CENT EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS DE 1 A lOO. Lo Bibliothèque Université d'Ottowa iciié«iic« The Library University of Ottawa Data dut LIBRAIRIE DE FRANCE 99, Boulevard Raspail (vi') LA PLÉIADE Poèmeé de La Comtesse de Noailles - Pierre Camo - Cha Derennes - JoACHiM Gasquet - Xavier de Magai Fernand Mazade - Paul Valéry Préface : DU ROLE POSITIF ET DE L'AVENIB DE LA POÉSIE Un volume in-4" couronne 1( JOACHIM GASQUET LE BÛCHER SECRET POÈMES Un volume sur papier vergé fort .... IC LA NOUVELLE MYTHOLOGIE ILLUSTRl Publiée iou3 la direction de Jean Richepin, de l'académie Fronçait Deux splendidcs volumes in-4* raisin 800 pages de texte - 800 illustrations Cent hors-texte noir et couleurs. prospectus franco sur demande. a 35 00 3 002 328 18_t4b CE PQ 1183 .P6M28 1921 COO MAURRAS» ACC# 1385721 CHA INSCRiPT 10 tjîiiiaijjgfeiijiiijill